• La Vie De Noir Vêtue


     

    Âmes insensibles, s'abstenir de m'embrasser.

    Rien ne peut me faire oublier les blessures du passé.

     

    L'amour est une bien lourde peine.

    Aimer l'inconnue, c'est commettre l'erreur humaine.

     

    La beauté enjôleuse cache des apparences bien trompeuses.

    Aimer une autre pour ne réaliser qu'une perte de temps affreuse.

     

    A force de retenir les sentiments, ils finissent par mourir.

    Les êtres n'ont alors qu'une envie, les suivre et périr.

     

    La nuit est froide et mon être las prêt à déraper.

    Qui sait qu'il est trop tard pour me rattraper ?

     

    Au bord de l'abîme, le danger est bien réel ici.

    La mort est en moi comme les femmes portent la vie.

     

    La lutte est vaine lorsque le combat est perdu d'avance.

    La fuite semble encore la moins violente des souffrances.

     

    Un jour tu m'as fait transparence.

    En moi s'efface jusqu'à l'ombre d'existence.

     

    Il ne faut pas apprendre à m'aimer.

    Je suis juste bon à être détesté.

     

    Alors fuis-moi sinon Toi aussi tu souffriras.

    Oui, comme moi, Toi aussi tu mourras...

     

    Je ne veux pas te blesser.

    Je ne veux plus te quitter.


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  •                   ESPRITS DES MORTS
                                    
    par Edgar Poe
    I
    Ton âme se trouvera seule,
    Parmi les sombres pensées de la grise pierre tombale.
    Personne, dans toute la foule, pour t'épier
    A ton heure de secret :
    II
    Garde le silence en cette solitude,
    Qui n'est pas l'abandon, car alors
    Les esprits des morts qui étaient
    Avec toi de leur vivant sont à nouveau,
    Dans la mort, autour de toi, et leur volonté
    Va te couvrir de son ombre : ne bouge pas.
    III
    La nuit, claire pourtant, se rembrunira.
    Et, de leur suprême trône céleste,
    Les étoiles n'abaisseront plus sur nous
    Leurs regards pleins de lumière - espérance donnée aux mortels -
    Mais leurs globes rougeoyants, sans un rayon,
    Paraîtront à ta lassitude
    Étre un feu et une fièvre
    Qui voudraient s'attacher à toi pour toujours.
    IV
    Voici, maintenant, des pensées que tu ne banniras pas,
    Voici, maintenant des visions qui ne s'évanouiront pas,
    De ton esprit elles ne s'en iront
    Plus comme la goutte de rosée s'en va de l'herbe.
    V
    La brise - le souffle de Dieu - est au repos.
    Et la brume sur la colline,
    Pleine d'ombre - pleine d'ombre sans déchirure encore,
    Est un symbole et un signe.
    La façon dont elle s'accroche aux arbres,
    Un mystère d'entre les mystères.

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