-
Par lenae1 le 24 Avril 2004 à 16:30
LE VAMPIRE
Charles Pierre Baudelaire
Toi qui, comme un coup de couteau.
Dans mon coeur plaintif est entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine.
--Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
--Maudite, maudite sois-tu!
J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.
Hélas! le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit:
« Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
A ton esclavage maudit,
Imbécile!--de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire! »
Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive,
Comme au long d'un cadavre un cadavre étendu,
Je me pris à songer près de ce corps vendu
A la triste beauté dont mon désir se prive.
Je me représentai sa majesté native,
Son regard de vigueur et de grâces armé,
Ses cheveux qui lui font un casque parfumé,
Et dont le souvenir pour l'amour me ravive.
Car j'eusse avec ferveur baisé ton noble corps,
Et depuis tes pieds frais jusqu'à tes noires tresses
Déroulé le trésor des profondes caresses,
Si, quelque soir, d'un pleur obtenu sans effort
Tu pouvais seulement, ô reine des cruelles,
Obscurcir la splendeur de tes froides prunelles.
2 commentaires -
Par lenae1 le 24 Avril 2004 à 15:57[ La Gitane ]
Ta main ouvre ton sac à la recherche d'un paquet
Attrape une cigarette, ne trouve point de briquet.
Soudain une flamme orange s'agite devant tes yeux.
Quel est ce mystérieux homme qui te tend du feu ?
Tu retrouves enfin ton calme, heureuse de fumer
Mais tu angoisseras une fois ta blonde consumée.
Tu aimes respirer l'odeur du tabac séché,
Ces bouffées de plaisir cachent un mortel péché.
Provoquer le danger excite la belle novice.
Depuis ton entrée au lycée, tu pratiques ce vice,
Attirée par la perversion de cet objet
Qui séduit, sans doute, mais empoisonne, sans regret.
Tu peins des cercles vicieux avec tes lèvres pulpeuses.
Soudain résonne ta voix grave de grande fumeuse.
Mais déjà ta cigarette se change en mégot
Que tu écrases froidement dans le cendrier des maux...© 2004 Duncan
2 commentaires -
Par lenae1 le 17 Avril 2004 à 18:42
Lumière Sang
... ...
Ais-je été nommée
?
Que c'est étrange
Leurs blessures ne m'ont pas fait paraître
Laissée dans l'ombre de la souffrance
Je trépasse
Sort incurable
Mon pouvoir
Affaibli
Ne fait plus hurler l' Abîme
L'essence dans ma substance s'est éteinte
De mes faisceaux ne coulent plus le sang
jadis issue de la Souffrance des Hommes
Ils ne m'appellent plus
Fuir
Deviens mon crédo
Je m'en retourne à l' Ether
Je ne suis plus
¤fin¤
ã Nocturna (lënae) 2004
2 commentaires -
Par lenae1 le 17 Avril 2004 à 02:03
[ La Lune ]
Cette nuit-là allongé avec elle
Jamais je ne l'ai trouvée aussi belle
Ce long câlin avec une brune
Dans un duel avec la Lune
Drapée dans son manteau blanc
La planète avait cet air fascinant
L'astre timide apparaît entre deux nuages
Jeu de cache-cache de l'ingénue d'un autre age
Soudain les ténèbres se font bleuâtres
Les cieux s'écartent sous le feu de l'âtre
La pleine Lune apparaît auréolée de blanc
Inondant de lumière mon visage souriant
(c) Duncan 2004
2 commentaires -
Par lenae1 le 17 Avril 2004 à 01:52
Vampirella
Adieu sourire unique sur ton doux visage d'ange
Adieu bel espoir de croquer ton joli cœur
Finis tes langoureux baisers de passion sauvage
Finies les violentes morsures de l'amour sans peur
Plus un mot doux pour croire en mon cœur fragile
Plus un regard tendre pour boire mon corps solitaire
Tu as effacé ta proie assoiffée sans t'en rendre compte
Tu as oublié ta victime vampirisée à force de décompte
Un soir ta seule apparition m'a séduit sans foi
D'un seul regard tu as enflammé ma croix
Soudain je n'ai eu de pieu que pour ton cœur
J'étais alors le soleil brûlant de tes nuits de peur
Mais ton cœur change comme le temps sans prévenir
Créature mystérieuse de rêve tu disparais pour fuir
Femme en apparence ton cœur pleure avec tes yeux
Homme en essence seules mes lèvres oublient tes cieux
Il est trahi en silence le mortel qui vénérait ta beauté
Il est parti sans histoire le chasseur mal aimé
Il a agonisé au petit matin l'homme trop blessé
Il est mort sans honneur et sans veine le soldat tué
Nymphette cruelle tu as joué avec mon corps
Femme fatale tu as brisé d'un coup mon cœur
Pourtant rien n'efface le bonheur de ces instants
Jamais nulle ne gommera ta gravure dans mon sang...
(c) Duncan 2004
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique